À propos de mes sculptures
Dans les années 80, j’ai développé une sculpture abstraite, vivement colorée et foisonnante que l’on considérait dès lors comme baroque. Je travaillais d’abord avec des feuilles de papier et du plâtre, puis de la colle, puis j’abandonnais le papier au profit de feuille d’aluminium que me fournissait gracieusement l’entreprise Pechiney. Je pus alors déployer ma sculpture en des formes plus simples, plus légères et plus pérennes
.
Au milieu des années 90, je ressentis le besoin de réintroduire la figuration pour échapper à la recherche d’une beauté uniquement formelle. Ce fut à cette époque que je commençais à travailler la céramique en incrustant celle-ci dans des structures en aluminium et résine stratifiée.Je me suis alors confronté à des textes fondateurs de la religion chrétienne. En 2008 je fus invité à exposer au musée La Fontaine et faisais une suite de fables illustrées en sculpture.
Puis j’ai associé mes sculptures colorées avec de grands dessins en grisaille que je plaçais derrière elles. Ces ensembles étaient inspirés par des métamorphoses d’Ovide. Dans la même optique au début des années 2010 je travaillais sur les quatre saisons en solidarisant dessin et sculpture sous la forme de petits retables avec des volets articulés sur lesquels je dessinais et qui encadraient une sculpture. Au contraire d’une démarche de tailleur qui part d’un bloc dont il extrait son œuvre, je travaille en modeleur, par extension et retrait. Les matières sont malléables et doivent ensuite durcir, par le feu ou par durcissement chimique. L’aluminium est aussi travaillé dans une logique de modelage.
Chaque matière a une réponse particulière sous la main, permettant de travailler avec minutie ou brutalité, avec lenteur ou rapidité. Je peux aussi bien me concentrer sur un détail qu’exécuter dans un geste rapide une forme globale . Ce qui me permet de garder de la vigueur dans la grande forme et de la tendresse dans la petite.